Violence envers les soignants, lutte et préventions
Les violences envers les professionnels de santé constituent un sujet préoccupant et d’actualité. Ces actes de violence, qu’ils soient physiques, verbaux ou institutionnels, représentent un véritable fléau touchant de nombreux soignants. Face à cette problématique, des initiatives ont été prises pour mieux comprendre, prévenir et lutter contre ces violences.
Violences envers les soignants, l’ampleur du phénomène
Les violences envers les professionnels de santé sont un problème majeur qui ne cesse de croître. Selon un rapport du ministère de la santé et de la prévention, on recense environ 20 000 signalements de violences chaque année auprès de l’Observatoire national des violences en santé. Ces signalements représentent environ 30 000 atteintes aux personnes et 5 000 atteintes aux biens. Les infirmiers sont les premières victimes de ces violences, suivis des autres soignants et des médecins. Les professionnels de santé sont deux fois plus susceptibles de subir des incivilités et des violences physiques ou verbales au travail par rapport à la population active.
Une consultation par l’Ordre National des Infirmiers confirme ces chiffres alarmants. Sur les 31 281 infirmiers ayant répondu à la consultation, 66% ont déclaré avoir été victimes de violences dans le cadre de leur exercice professionnel. De plus, 73% d’entre eux ont été témoins de violences envers des professionnels de santé. Ces violences prennent différentes formes, allant des insultes et des menaces physiques au dénigrement et aux coups. Les causes de ces violences sont multiples, allant des reproches liés à la prise en charge aux troubles cognitifs des auteurs en passant par l’état d’ébriété ou la prise de stupéfiants.
À l’AFCOPIL, votre bien-être est au cœur de nos préoccupations. L’augmentation des faits d’incivilités et de violence vous touche directement ou indirectement sur votre lieu de travail ou chez vous. Nous proposons une formation complète, humaine et propice à la parole qui vous apportera les clés et les outils nécessaires afin de mieux prévenir et gérer ces situations difficiles.
Comprendre les violences pour mieux y faire face
Pour mieux lutter contre les violences envers les soignants, il est essentiel de comprendre les causes et les contextes dans lesquels elles se produisent. Différents rapports et consultations proposent des pistes pour améliorer la connaissance et l’analyse de ce phénomène.
Le rapport du ministère de la santé et de la prévention souligne l’importance d’adapter les effectifs à la charge en soins, sécuriser les bâtiments et équiper les professionnels en dispositifs de protection et d’alerte. Il met également en évidence des secteurs « à risque augmenté » tels que les urgences, la psychiatrie et la gériatrie. Les services de maternité sont aussi identifiés comme étant exposés à une augmentation significative des violences potentiellement liées aux violences intrafamiliales.
L’Ordre National des Infirmiers propose par ailleurs des mesures de prévention et de sensibilisation. Il recommande de consolider la relation de confiance entre les soignants et les patients, en développant la décision partagée et en améliorant la communication. La formation des professionnels de santé à la prévention des violences est pareillement mise en avant, ainsi que la mise en place de référents en matière de violences dans chaque territoire. Il est ainsi crucial de faciliter le signalement des violences et d’accompagner les professionnels victimes, en assurant un traitement adéquat des plaintes et un suivi psychologique.
La Fédération Nationale des Infirmiers et l’AFCOPIL se positionnent également pour vous proposer une formation éligible au financement DPC. Profitez de vos budgets pour vous former.
Des mesures concrètes pour lutter contre les violences
La Conférence nationale de santé propose une série de recommandations pour lutter efficacement contre les violences envers les professionnels de santé. Ces recommandations visent à :
- améliorer les connaissances,
- prévenir les violences,
- encourager le signalement,
- accompagner les victimes,
- adapter les politiques de lutte
- et sensibiliser la population.
Pour améliorer les connaissances, il est essentiel de mieux comprendre et analyser le phénomène des violences envers les soignants. Cela passe par la consolidation de données et la mise en place de dispositifs de recueil des violences. La prévention des violences implique de renforcer la relation de confiance entre les soignants et les patients, sensibiliser, former les professionnels de santé à la prévention des violences et créer des environnements facilitants.
Notre système encourage le signalement des violences avec la mise en place d’un système cohérent d’information et de recueil. L’accompagnement et le soutien des professionnels victimes sont également essentiels, avec la mise en place de mesures concrètes telles que des conventions cadre et un réseau de professionnels formés à l’écoute et à l’accompagnement. Enfin, il est nécessaire d’adapter les politiques de lutte contre ces violences aux situations et aux populations spécifiques, tout en sensibilisant la population à ce problème.
La lutte contre les violences envers les soignants est un défi urgent et essentiel à relever. Les professionnels de santé, en particulier les infirmiers, s’exposent à des violences physiques, verbales et institutionnelles qui peuvent avoir des conséquences graves sur leur bien-être et leur capacité à exercer leur métier. Les propositions et recommandations émanant du rapport du ministère de la santé et de la prévention, de la consultation de l’Ordre National des Infirmiers et de la Conférence nationale de santé offrent des pistes concrètes pour prévenir, signaler et accompagner les professionnels victimes de violences. Il est désormais crucial que les pouvoirs publics mettent en œuvre ces mesures pour garantir la sécurité et le bien-être des soignants, tout en préservant l’attractivité de la profession.
En attendant, vous devez apprendre à vous protéger. Le meilleur moyen est d’échanger sur vos difficultés en vous formant.