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Perfusion longue : ce qu'il faut savoir

perfusion longue
La récente circulaire de la Cnam concernant les perfusions longues suscite de nombreuses réactions parmi les infirmiers libéraux (Idel). Certains y voient une contrainte supplémentaire, d’autres une clarification nécessaire. En réalité, ce texte vient avant tout mettre fin à l’hétérogénéité des pratiques et sécuriser la facturation des actes, sans pour autant léser les professionnels.

Une clarification attendue depuis 2014

En 2014, des négociations avaient abouti à une simplification de la cotation des perfusions, avec un principe central : la forfaitisation (AMI 14 ou 15) plutôt que la tarification à l’acte.

Mais au fil des années, les CPAM ont appliqué ces règles de façon inégale : certaines autorisaient plusieurs forfaits par jour, d’autres une fois par semaine. Cette diversité a entraîné des incohérences et des risques d’indus.

La Cnam a donc décidé de revenir à une interprétation stricte : dès lors qu’un dispositif de perfusion (midline, voie centrale, etc.) reste en place, il est considéré comme continu. Par conséquent, le forfait AMI 14 ou 15 doit être hebdomadaire, et non plus quotidien.

Face à cette évolution, les syndicats, notamment la FNI, sont intervenus pour défendre les Idel. Le dialogue a permis d’aboutir à une nouvelle circulaire publiée en juin 2025, maintenant le caractère journalier des forfaits AMI 14 et 15, tout en harmonisant les pratiques à l’échelle nationale.

Ce que change réellement la circulaire 2025

Contrairement à certaines interprétations alarmistes, cette nouvelle circulaire ne remet pas en cause la cotation de 2014. Elle conserve les mêmes principes :

  • – des forfaits AMI 14 ou 15 selon la voie d’abord ;
  • – aucune variation selon le nombre de produits injectés ;
  • – des actes complémentaires cotés AMI 4.1 pour les complications, changements de flacons ou appels du patient.

La version 2025 apporte surtout des précisions sur les points d’interprétation qui prêtaient à confusion. Elle rappelle que chaque perfusion n’est pas un soin complet justifiant une nouvelle cotation AMI 14. Ce dernier reste un forfait journalier, incluant l’organisation et la surveillance du soin. Les jours suivants, la surveillance est cotée AMI 4, avec possibilité de cumuler 4.1 + 4.1/2 dans certaines situations (comme un changement de flacon).

En clair, une perfusion longue ne peut être cotée qu’une fois par jour. Cette règle vise à garantir l’équité entre les professionnels et à éviter des pratiques divergentes selon les régions.

Enfin, le texte précise que l’arrêt d’une perfusion de moins de 24 heures est considéré comme un débranchement temporaire, relevant d’un AMI 4.1. Cela permet de mieux rémunérer les perfusions courtes répétées dans la journée, tout en assurant la cohérence clinique et tarifaire.

La circulaire du 3 juin 2025 ne restreint pas les droits des infirmiers libéraux : elle consolide au contraire un cadre plus clair, plus sûr juridiquement et plus équitable pour tous. En acceptant certaines concessions, les syndicats ont surtout permis d’éviter des risques d’indus massifs et de préserver la cotation journalière des perfusions longues, au bénéfice de l’ensemble de la profession.

L’AFCOPIL rappelle que cette clarification s’inscrit dans la continuité de la réforme de 2014 et vise avant tout à sécuriser l’exercice libéral infirmier tout en garantissant une juste reconnaissance du travail réalisé sur le terrain.

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